Chez Auchan, vos commandes sont désormais préparées par des robots
Là où auparavant, ils ne pouvaient traiter qu’une commande de client à la fois, ils en traitaient désormais quatre simultanément. Depuis quelques semaines, le quotidien des employés du site logistique d’Auchan à Dudelange est quelque peu révolutionné par l’introduction de petits robots.
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37 machines, pour être exact, assistent 50 employés dans le traitement des commandes réalisées via Auchan Drive. Mercredi, le groupe français aux 27 sites luxembourgeois (hypermarché, drive, et petites surfaces MyAuchan) en a fait la présentation devant un parterre d’invités et de journalistes. L’occasion d’observer en pratique l’automatisation et la robotisation de certaines tâches.
Il est d’emblée comprenant qu’employés et robots ne sont pas mis en concurrence, mais associés. «Les robots servent plutôt à compléter et à faciliter le travail des employés», souligne à ce titre le directeur marketing et e-commerce d’Auchan, Nicolas Gueuzurian. Qui souligne combien celui des humains peut être « difficile » : avant l’arrivée des robots, les employés d’une seule équipe peuvent parfois parcourir 15 kilomètres pour préparer les commandes, avec des charges qui peuvent être lourdes comme des paquets de lait. De plus, il est de plus en plus difficile de trouver du personnel, explique le dirigeant. Auchan a donc décidé de collaborer avec Exotec pour faire progresser la technologie dans l’entrepôt.
Une production multipliée par trois à Dudelange
Créée en 2015, la start-up française voit la demande en matière de robotique augmenter au fil du temps. Présente dans 15 pays auprès de 120 clients et employant plus de 1.000 personnes, la société travaille par ailleurs avec Carrefour, Leclerc ou Decathlon, géants de la grande distribution et du commerce hexagonal. Avec le souci de favoriser la productivité grâce à une collaboration «élégante» entre l’homme et la machine, selon le terme employé par Sébastien Beyaert, le directeur opérationnel d’Exotec.
Nicolas Gueuzurian est le directeur marketing et e-commerce d’Auchan. © PHOTO : Gilles Kayser
Sébastien Beyaert est responsable des sites clients d’Exotec en Europe de l’Ouest. © PHOTO : Gilles Kayser
Selon M. Gueuzurian, des résultats significatifs ont été obtenus depuis l’introduction de la robotique il ya près de deux mois. «Nous avons multiplié notre productivité par trois», souligne-t-il. «Grâce à cet élément fonctionnel, nous avons pu ouvrir deux nouveaux magasins en septembre (un drive à Contern et un magasin de proximité à Esch-sur-Alzette, NDLR) et ainsi mieux desservir le territoire luxembourgeois.»
Comment cela fonctionne concrètement ?
L’entrepôt de Dudelange est divisé en trois zones. Plus de 15.000 caisses de marchandises y sont entassées dans des rayonnages de dix mètres de haut. Les robots prélèvent la boîte appropriée avec l’article dans le compartiment correspondant et l’apportent aux collaborateurs de l’un des trois postes d’emballage (pour une capacité de traitement de 915 bacs par heure). Là, les différents produits sont chargés dans des caisses rouges Auchan pour être acheminés chez le client ou vers les stations Auchan Drive. La personne qui se trouve à la station d’emballage n’a donc plus besoin d’aller chercher elle-même la marchandise. «Le robot assiste l’employé dans son travail», explique Sébastien Beyaert, le responsable d’Exotec.
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Le système Exotec a permis de mieux optimiser l’utilisation des espaces dans l’entrepôt automobile, auparavant, les étagères contenant la marchandise ne mesuraient que deux mètres de haut et étaient donc plus grandes pour que les employés puissent prendre les produits. Désormais, on se concentre sur la hauteur plutôt que sur la largeur. «Avant, nous utilisons plus de 2.000 m² d’espace de stockage. Maintenant, nous n’en utilisons plus que la moitié», explique Nicolas Gueuzurian. Qui précise que l’entrepôt est à présent utilisé à environ 66%.
Grâce à la robotique, les collaborateurs peuvent traiter quatre commandes en même temps. © PHOTO : Gilles Kayser
37 robots circulent dans les entrepôts. © PHOTO : Gilles Kayser
Les marchandises sont triées à dix mètres de hauteur. © PHOTO : Gilles Kayser
Les robots s’arrêtent cinq minutes par heure aux stations de chargement. © PHOTO : Gilles Kayser
« Les robots sont chargés une fois par heure pendant cinq minutes seulement. Ils travaillent donc efficacement pendant 55 minutes», poursuit Sébastien Beyaert. On a choisi choisi pour un temps de chargement court, mais plus fréquent, plutôt que pour des temps de chargement moins nombreux, mais plus longs.
Pas de robots pour les pommes, les yaourts et les pizzas
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p class= »Paragraph_root__inVre Paragraph_default-lg-default__CrwOQ »>«Apprendre le travail ne prend plus que dix minutes aujourd’hui. Avant, c’était trois semaines», décrit Nicolas Gueuzurian en faisant le tour de l’entrepôt. L’intervention des assistants techniques permet également de constater une qualité du service et de proposer aux clients un assortiment plus complet. Auparavant, 10.000 produits étaient disponibles chez Auchan Drive, mais le nouveau système de stockage a permis de porter ce nombre à 13.000. Sachant que le système repose sur une gestion automatisée des dates de péremption.
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Néanmoins, tous les aliments ne peuvent pas être transportés par le robot vers la station d’emballage. Par exemple, les fruits et légumes, ainsi que les produits réfrigérés et congelés. Dans ce cas, les employés doivent choisir les articles un par un et les mettre dans les caisses. L’utilisation de robots n’est pas possible dans ces domaines et ne le sera pas non plus dans un premier temps.
«Nous le savons tous : nous avons choisissons les plus beaux fruits et légumes au supermarché», explique M. Gueuzurian. Un robot ne peut en revanche pas le faire, c’est pourquoi les employés s’en chargent. À cela s’ajoute le fait que les entrepôts pour les produits frais et congelés ne sont pas adaptés au système robotique en raison du plafond trop bas de la pièce.
Comment les employés accueillent-ils ces robots?
Certains employés se sentent menacés par les processus automatisés ou l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les entreprises et craignent même pour leur emploi. Qu’en est-il à Dudelange, parmi les 50 salariés associés aux 37 robots ?
«Le travail sous Exotec est beaucoup plus confortable», répond Maud Dubois, membre du personnel. «Nous n’avons plus à nous battre autant avec des charges lourdes. C’est moins fatigant.» Un autre employé d’Auchan, Stéphane Moschetta, lui emboîte le pas : «Les employés n’ont plus à marcher dix à quinze kilomètres par jour.»
Cet article a été publié initialement sur le site du Moût de Luxembourg.
Adaptation : Christophe Lemaire.
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