Un robot chirurgical de génie qui prolonge la main et l’œil

l'essentiel Un robot de chirurgie mini-invasive a été acquis par la clinique Elsan et mis en service. Il s'inscrit dans une stratégie d'excellence thérapeutique au service des patients et des professionnels. Un préalable gage d'attractivité pour les futurs chirurgiens.
C'est décrit comme une révolution et inédit en Lot-et-Garonne, la clinique Esquirol – Saint-Hilaire à Agen vient de se doter d'un robot chirurgical dernière génération, le Da Vinci X mis au point par le leader mondial et pionnier des technologies de soins mini invasifs. à savoir, le laboratoire "Intuitive" sous bannière californienne et présent en France depuis 20 ans. Ce robot qui représente un investissement de 1,4 million d'euros, nécessite également l'acquisition d'un stérilisateur basse température pour traiter ses optiques.
Plus de 270 robots assistés ont ainsi été déployés en France dont Agen. Cette technologie de pointe était attendue avec impatience par les équipes médicales de la clinique qui sont en cours de formation, infirmière de bloc opératoire en binôme avec le chirurgien et anesthésiste compris.
<h2 class="txt-int">Geste chirurgical amplifié</h2>Grâce à ce nouveau dispositif, le chirurgien bénéficie d'une vision améliorée et a ainsi un geste chirurgical plus précis, amplifié en termes de portée et de directions. Un robot jugé obligatoire, nécessaire dans une chirurgie d'avenir. La chirurgie par robot assistée permet une prolongation de la main et des yeux du praticien. Il va être très vite utilisé par des chirurgiens de trois spécialités de l'établissement pour de nombreux types d'interventions urologiques, digestives et thoraciques. "La clinique a une position très forte sur la chirurgie carcinologique et elle est la seule à intervenir en chirurgie urologique et thoracique dans le Lot-et-Garonne", souligne Lionel Combes, directeur de la clinique Esquirol-Saint-Hilaire et Calabet.
Six premières interventions assistées de ce robot ont déjà eu lieu notamment en urologie. S’agissant de la chirurgie bariatrique (forme grave d’obésité), le chirurgien Damien Louis voit techniquement une révolution dans des zones difficiles à atteindre, avec la possibilité de sutures directes et moins d’hématomes, mais aussi un atout en cancérologie digestive, en cancers colorectaux, et au plus près des dissections nerveuses.
Le Dr Lucia Mazzoni, chirurgien thoracique et cardiovasculaire, explique que l’appui sera précieux en matière de cancer du poumon pour atteindre la plèvre, des lésions dans des cavités, procéder au curage ganglionnaire « et aller plus loin dans la gestuelle. Le robot va supplanter les autres techniques ».
8 chirurgiens formés à terme
Trois chirurgiens sont opérationnels et cinq autres sont appelés à se former. « Comme c’est le seul robot entre Toulouse et Bordeaux, des patients du Gers, du Tarn-et-Garonne et des Landes pourra avoir aussi accès à cette chirurgie, indique Lionel Combes. Cette avancée technologique permet d’étoffer notre plateau technique pour offrir des soins de pointe aux patients de notre territoire et ainsi réduire les inégalités géographiques, et plus particulièrement sur la filière cancérologique et être performant pour faciliter les recrutements médicaux de demain. Le Dr Xavier Cuvillier, chirurgien urologue, rappelle que la Nasa s’est servie de cette chirurgie de pointe. Pour lui après la cœlioscopie, le robot est indispensable dans la chirurgie de la prostate, du rein, de la vessie, mais aussi en gynécologie. « Un robot multidisciplinaire mais dont l’outillage revient à 600 euros de dépassement d’honoraires par intervention ». Aussi pour aider les patients sous CMU ou ACS qui n’auront pas accès à ce type d’intervention, une association de mécénat robotisé a été créée afin de lever des fonds auprès d’industries de la région, at-il stipulé.
À l’intérieur du corps
Ce robot ouvre la voie à la chirurgie de pointe mini-invasive, et permet de réaliser des interventions complexes de chirurgie ablative et reconstructive. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le robot qui opère. Assis derrière la console de commande (installée à côté du patient), le médecin contrôle à distance le robot à l’aide de 4 bras articulés et d’une caméra binoculaire, haute définition. Il utilise une manette, dont les mouvements sont reproduits par le robot, en filtrant les gestes parasites (tremblements par exemple). Avec leurs 7 degrés d’articulation, les bras manipulateurs du robot peuvent amplifier ou réduire l’amplitude du mouvement de rotation, afin d’obtenir une précision impossible pour un humain. L’utilisation de la caméra permet une vision en trois dimensions et un zoom (X15) sur les zones à opérer. Elle offre ainsi au chirurgien une vue en immersion du champ opératoire, surclassant l’œil humain et la capacité naturelle du médecin. Comme si l’on se trouvait à l’intérieur du patient ! Le robot répond en temps réel, avec une extrême précision, aux ordres du chirurgien. Pour le patient, l’avantage est une récupération plus rapide, un risque d’infection réduit ainsi qu’une diminution de la douleur postopératoire et des séquelles esthétiques.
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