Le marché français de la robotique industrielle à chuté de 18,4% en 2023
Si les termes de réindustrialisation et de relocalisation sont régulièrement employés, leurs effets ne se font pas sentir sur le marché français de la robotique industrielle. Ce dernière chute de 18,4% en 2023, comme le rapport de l'organisation Evolis qui représente les fabricants de machines et de biens d'équipement. Après deux années de hausse dans les livraisons de robots industriels, le secteur connaît un coup d'arrêt avec 6022 robots installés. Le marché est porté par l'automobile (28%), suivi par les machines et équipements industriels (17%) et la chimie (9%).
«Ce n’est pas rassurant de voir le marché de la robotique en France qui ne décolle pas, déclare Jacques Dupenloup, président du groupe robotique d’Evolis. Le pays, huitième marché mondial et troisième marché européen pour l’installation de robots industriels, reste loin derrière l’Allemagne.» Pourtant énormément d’emplois à pourvoir dans l’industrie ne le sont pas faute de ressources nécessaires. La robotisation de tous les secteurs est une piste pour répondre à ce problème, redynamiser la production et la relocaliser. «L’époque où la robotisation était concernée car ces outils voleraient des emplois est révolue», résume Jacques Dupenloup.
Un manque d’intégrateurs en France
Comme les années précédentes, l’automobile est le secteur installant le plus de robots industriels. «Mais les constructeurs n’investissent plus en France», souligne Jacques Dupenloup. Cela viendrait expliquer en partie cette baisse du marché. Le manque d’intégrateurs en France participe aussi à ce marché en berne. «Ce sont souvent des sociétés de 15 à 25 personnes, contre des centaines de salariés en Allemagne où elles peuvent plus facilement prendre en main la robotisation des grandes lignes de production», analyse Jacques Dupenloup. Les gigafactories de batteries, annoncées en grande pompe, ont trouvé la solution en se tournant vers les fournisseurs chinois ou coréens. En avance sur la production de batteries, ces derniers mettent en avant leurs compétences et leur main d’œuvre. Au grand barrage des équipementiers français et européens.
Quant à savoir si les ventes de robots industriels en France vont redécoller dans les mois qui viennent, l’avenir est incertain. «Tout le monde espérait un redémarrage du marché sur le deuxième semestre 2024», explique le membre d’Evolis. Les incertitudes politiques, avec la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections qui en découlent, bousculent ces prévisions. «Le plan France 2030 va-t-il perdurer ? Des mesures seront-elles prises pour favoriser les investissements ?» s’interroge, Jacques Dupenloup. Des coups de pousses qui incitent les PME et TPE à investir dans des outils de robotique.
<p class="editoTitleType1 editoTitleType1--lagoon is-uppercase">Sélectionné pour vous
Source link