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Comment la start-up bordelaise Cognitive Engines veut rapprocher la robotique de la ligne pharma

Une situation qui engendre aussi un risque accumulé d’arrêts de travail, le tout dans une période où toute l’industrie européenne peine à recruter des opérateurs. C’est pour résoudre, en partie, ce dilemme que cette start-up, née en 2020 et basée à Cestas (Gironde), dédie son activité à rendre plus intelligents ces fameux bras robotisés. Elle a développé, pour ce faire, une IA avec pour objectif d’aboutir à un robot plus polyvalent et sécurisé dans sa cohabitation avec l’humain. « Une caméra est placée sur le bras, elle va alimenter l’IA ; on donne des yeux et un cerveau à ce robot », image Ulysse Michon. Renforcée par le savoir-faire de Cognitive Engines, la solution de cobotique peut ainsi être capable de travailler avec les employés. « Les bras robotisés sont souvent mis en cage car ils ne savent pas où se trouve l’humain ; il y a un enjeu de sécurité des personnels », souligne-t-il.

De premiers partenariats dans la pharma

La jeune entreprise a abouti à une première preuve de concept, 2021. « Nous avons mené des études de faisabilité sur comment cette approche collaborative dès pouvait s’insérer dans l’usine et, pour l’heure, 100 % de nos études ont abouti à un équipement vendu », se félicite-t-il. Cognitive Engines a noué un partenariat avec le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim ainsi que le laboratoire français Ceva, spécialisé sur la santé animale.

Portée par ces premiers contrats, la start-up tente de repousser les réticences qui peuvent voir le jour, quand on évoque le sujet de la robotique dans la pharma. « Les industriels du médicament nous disent souvent : « oui, on connaît les robots » et ils peuvent parfois des bras en cage pour mettre en palette, mais pas davantage. Souvent, nous avons aussi comme réponse qu’une solution robotique a déjà été testée sur la ligne, mais que la solution a échoué », résume-t-il.

Si la technologie des moteurs cognitifs pourrait s’appliquer à d’autres domaines industriels, les sciences de la vie restent une de ses priorités. En cause, les spécificités de la ligne pharmaceutique. « Quand quelque chose coince sur une ligne automatique, c’est toute l’opération qui est bloquée. Dans ces situations, on observe souvent que les opérateurs se focalisent sur la machine en train de dériver. Le recours à des robots collaborateurs permet une meilleure adaptation », souligne-t-il.

Avec ces multiples changements de format, la production de médicaments est aussi un candidat idéal à cette solution polyvalente. « Par exemple, sur une table tournante avec des flacons, en temps normal, à chaque changement de format, il faudrait programmer différentes trajectoires sur le robot. Notre équipement est capable de prendre un flacon par son bouchon, et d’adapter sa trajectoire en fonction de la hauteur du contenant », insiste-t-il.

Autre exemple de projet, mené avec Boehringer Ingelheim, Cognitive Engines a pu avancer sur trois thématiques retenues par l’industriel, dont une concernait davantage la partie R&D. « Nous avons réalisé que, dans les espaces de laboratoire, les lots étaient manipulés à la main à de multiples reprises. Une des preuves de concept que l’on a pu travailler portait sur l’utilisation du robot pour assurer la traçabilité des lots », explique-t-il.

Un autre projet portait, lui, sur le conditionnement, avec un rôle d’inspection visuelle pour s’assurer de la présence d’un produit dans son emballage. Un projet qui symbolise les croisements entre automatisation, inspection visuelle, traçabilité et robotique. « Nous sommes une solution informatique dans un univers où les décideurs sont des automatiques qui peuvent se sentir un peu dépossédés, en dehors de ce champ de connaissances », remarque Ulysse Michon. Pour proposer son offre, la jeune entreprise passe par une preuve de concept, avec un délai de réalisation de quatre mois pour avancer la mise en œuvre et l’adapter en fonction des besoins des clients.

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Un niveau de sécurité renforcé

Au-delà de ses premières preuves de concept, Cognitive Engines rassure également sur la sécurité de ses produits. Le robot collaboratif doit avoir une vitesse réduite, de l’ordre de 30 centimètres à un mètre par seconde, là où un robot en cage peut être encore plus rapide. La portée de la pince liée au bras robotisé est également étudiée, pour limiter le risque de blessure grave, de même que les cobots sont équipés d’un dispositif sensible à la collision. La start-up fait appel à des pinces déjà existantes à la norme CE sur le marché, adaptées aux conditions d’hygiène propres à la pharma.

C’est sur cette base matérielle que Cognitive Engines va ajouter sa surcouche logicielle pour détecter l’humain et communiquer avec le robot. « Le robot fait un calcul de trajectoire en fonction de ce qu’il voit dans son environnement », explique Ulysse Michon qui projette que, demain, l’opérateur sera capable, grâce à la caméra et à l’IA, de communiquer avec la machine par les gestes.

Avec une levée de fonds terminée récemment, Cognitive Engines veut continuer à étage sur sa R&D et à rechercher des partenaires dans les mois à venir, pour dépasser les réticences liées à la robotique et faire voler en éclat les habitudes. Les deux fondateurs parient sur cette IA, fruit d’un travail de plusieurs années pour se démarquer dans un domaine de la robotique occupé par de grands fournisseurs. « Les géants du secteur ont un volume de production assez régulier, et pas nécessairement besoin de se démarquer sur des projets plus personnalisés », remarque-t-il. La start-up veut aussi profiter d’un intérêt certain pour la cobotique pour continuer son développement. « A reçu des visites de la Carsat, de l’INR ; le sujet de la cohabitation entre le robot et l’employé reste un sujet innovant et nous avons accumulé beaucoup de données depuis 2020 », annonce-t-il.

L’entreprise s’adresse davantage à des entreprises déjà matures, à partir de 10 à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, capables de soutenir le développement de preuves de concept et de libérer les robots de leurs cages, au service de la productivité.

    « Une des preuves de concept que l'on a pu travailler portée sur l'utilisation du robot pour assurer la traçabilité des lots ».








    « Le sujet de la cohabitation entre le robot et l'employé reste un sujet innovant et nous avons accumulé beaucoup de données depuis 2020 ».

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Jc Banza

Je suis Jc Banza Ingénieur en système d'information passionne de la technologie et blogging

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