Sur la Lune, bientôt des robots contrôlés à distance depuis la Terre

Curiosity et Perseverance prouvent depuis plusieurs années que des moteurs peuvent fonctionner de manière autonome sur une planète lointaine. La prochaine étape sera de téléguider ses rovers ou des robots depuis la Terre !
C’est ce qu’ont annoncé des chercheurs du laboratoire de robotique de l’université de Bristol (Grande-Bretagne), et ils ont publié les résultats de leurs premiers tests de « télé-opération » d’un rover. Au Centre européen pour les applications spatiales et les télécommunications de l’Agence spatiale européenne (ESA) à Harwell, ils sont parvenus à manipuler un bras robotisé pour extraire un échantillon de régolithe lunaire factice.
Au cœur du projet Moonlight
Ce système de télécommunication prend en charge le besoin de caméras, dont les images peuvent être décalées d’environ une seconde entre la Terre et la Lune. Pour relayer les signaux en temps réel entre les téléopérateurs présents sur Terre et les moteurs sur la Lune, l’ESA compte s’appuyer sur le projet Moonlight, cette constellation de satellites placés autour de l’astre.
En attendant que des hommes et des femmes se présentent sur la Lune, des rovers téléguidés pourraient bientôt travailler sur la Lune, avec des contrôleurs humains sur Terre manipulant à distance les outils des rovers. Ce serait particulièrement adapté au prélèvement d’échantillons, mais aussi au fourrage ou à l’assemblage.
crédit photo : Joe Louca L’utilisation d’un modèle virtuel de régolithe permet de réduire les coûts. Crédit : Joe Louca
La perception haptique
Parmi les prouesses technologiques de cette manipulation à distance, il y a la perception « haptique ». Comme sur nos smartphones, lorsque l’écran tactile réagit au toucher, cette technologie permettra à l’opérateur d’avoir un sens du toucher virtuel. L’intérêt est de permettre aux ingénieurs d’avoir une meilleure idée de la force qu’ils doivent utiliser pour creuser dans le régolithe ou pour soulever un échantillon dans une pelle.
Autre intérêt, permettre aux futurs astronautes d’avoir « une idée de la façon dont la poussière lunaire se sentirait et se comporterait dans des conditions lunaires – qui ont une sixième de l’attraction gravitationnelle de la Terre », explique Joe Loucal’un des chercheurs.
Un décliner sur Mars ?
Pour l’instant, quelques obstacles subsistent, comme l’efficacité du système selon les manipulations. Par exemple, le téléguidage est très efficace pour le ramassage, mais moins pour le déversage. Même manque de fiabilité pour le transfert de la matière.
Autre obstacle : l’argent ! Il faut ainsi rappeler que cet été, la Nasa a carrément annulé le projet du rover Viper pour des raisons économiques. Mais l’agence spatiale américaine avait précisé que les outils intégrés au rover serviraient à d’autres missions, comme la collecte éventuelle de glace sur la Lune.
Il n’en demeure pas moins que si ces techniques de téléguidage fonctionnent à terme sur la Lune, l’opération pourrait être répétée pour Mars. Mais le problème du retard du signal serait bien plus complexe à régler puisque les signaux entre la Terre et Mars oscillent entre 3 et 20 minutes selon la distance entre les deux planètes.
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